31 Août Et si la 16e murale exprimait le caractère francophone de Sherbrooke et du Québec?
COMMUNIQUÉ – 31 août 2016
– Depuis le dévoilement non-officiel de la 15e murale sherbrookoise, baptisée « #Sherbylove », plusieurs questionnements sont soulevés, notamment sur l’opportunité d’utiliser l’anglais plutôt que le français dans la création de cette œuvre monumentale, qui fait désormais partie d’un parcours définissant l’identité de notre ville. Pour la Société nationale de l’Estrie (SNE), cette nouvelle controverse n’est qu’un exemple supplémentaire d’un malaise grandissant face à ce qu’elle considère comme un certain glissement linguistique du français vers l’anglais dans l’espace public régional, en cours depuis quelques années.
En effet, cette dernière controverse n’aurait peut-être pas eu une telle résonnance à Sherbrooke sans la multiplication de situations semblables, telles que la présence d’une deuxième murale créée à partir de l’anglais (murale « Peace », dans l’Est) ou l’importance de l’anglais dans le monde des affaires régional, comme l’illustre l’épisode de l’encan unilingue anglais (avril 2016) : « Pour la SNE, le débat se situe bien au-delà de la murale « #Sherbylove », créée par l’organisme MURIRS, que nous saluons pour son travail de promotion de notre histoire régionale. Ce qui nous préoccupe, c’est la faible volonté politique de la part des élus de la région quant à la promotion d’une culture et d’une langue très largement minoritaire en Amérique, dont le développement, voire la survie, se doit de reposer sur une vigilance constante des pouvoirs publics. Un simple laisser-aller de la part de ces derniers ne peut que mener à un recul du français dans la région, comme dans le reste du Québec et du Canada » de lancer Etienne-Alexis Boucher, président de la SNE.
L’organisme se questionne d’autant plus face à cette apparente apathie puisqu’un réel glissement linguistique ne représenterait aucun intérêt pour la région : « Faut-il encore démontrer qu’en matière d’économie, de tourisme ou de culture, il est très payant de se distinguer, par exemple par l’expression d’une culture différente de celle majoritaire? Faut-il encore faire la démonstration que les forces du marché, si elles sont laissées à elles-mêmes, ne respectent que la loi du plus fort, soit celle de la culture anglophone dans le cas qui nous préoccupe? Plusieurs prémisses liées à la langue et à la culture qui nous semblaient être des évidences doivent peut-être à nouveau être rappelées, notamment auprès de la Ville de Sherbrooke et du député de Sherbrooke et ministre responsable de la langue française, M. Luc Fortin » a quant à lui avancé Me Guillaume Rousseau, vice-président de l’organisme.
Enfin, la SNE, dont la mission est de promouvoir l’histoire et la culture nationale, puis l’utilisation de la langue française dans toutes les sphères de la société, invite les autorités concernées à réfléchir à l’opportunité de souligner par la prochaine murale le 40e anniversaire de l’adoption de la Charte de la langue française qui aura lieu le 26 août 2017.