21 Avr Jour de la Terre : Édition 2022
Le jour de la Terre en 2022…
Le Jour de la Terre, c’est un mouvement international qui célèbre depuis 1970 l’attachement des citoyens porté à la santé de leur planète. C’est une occasion de s’arrêter – le temps d’une manifestation, d’une déclaration d’amour à la Terre ou d’une déclaration d’urgence à nos concitoyens, nos élus et nos décideurs – pour réfléchir à notre rapport avec l’environnement.
En Estrie, le Jour de la Terre est régulièrement synonyme d’activités qui mettent en action des citoyens pressés de faire leur part pour améliorer la planète. Que ce soit par le biais de corvées de nettoyage (bienvenues au printemps où la neige fondante expose au grand jour l’ampleur de notre réalité de consommateurs compulsifs de biens à usage unique), de séances publiques de contact avec la nature ou de conférences sur les enjeux environnementaux, ces activités sont toujours l’occasion de prendre conscience que nous sommes plusieurs à avoir envie de mettre les mains à la pâte.
Le Jour de la Terre 2022 revêt une importance singulière. L’humanité se trouve à une croisée des chemins, au moment où la fenêtre de notre pouvoir de changer les choses se rétrécit dangereusement face à notre capacité de lutter contre les inévitables changements climatiques. Le plus récent rapport du GIEC est alarmant et sans équivoque : une réduction substantielle et à court terme de l’utilisation des hydrocarbures est nécessaire pour limiter la hausse de la température mondiale. 2022, c’est aussi l’année des élections « post-pandémie » au Québec. Une élection possiblement axée sur la reprise économique québécoise. Une occasion ou jamais de se positionner comme société qui fait des choix de développement en accord avec la capacité de support de nos milieux naturels. Les thèmes qui sortiront en tête des débats électoraux seront-ils en adéquation avec l’urgence climatique?
À mon avis, la question qu’il faut se poser, c’est si les citoyens du Québec se sentent réellement concernés par les défis climatiques. Les grandes menaces environnementales, notamment la perte effrénée de la biodiversité, touchent-elles le cœur de « monsieur-madame Tout-le-Monde » ou seulement de quelques poignées d’écosensibles ? Le plus récent rapport du GIEC nous rappelle que l’humanité doit changer drastiquement son comportement : des régimes alimentaires mieux équilibrés, l’adoption de modes de transport actif, la consommation responsable et la lutte au gaspillage, la réduction des voyages en avion. Quand on y pense, ce n’est rien de très nouveau depuis 1970, lors de la première célébration du Jour de la Terre. La recette est claire, les ingrédients à portée de main. Reste à la mettre à la pâte cette fameuse main. Changer les comportements semble le plus grand défi à accomplir, tant au niveau citoyen, corporatif que gouvernemental.
Une chose est certaine, les Québécois ont un rôle important à jouer pour faire pencher la balance du bon côté, parce que nous faisons partie -sans surprise- des plus grands émetteurs de GES de la planète. Nos élus ont un pouvoir immense de modifier ces lois et règlements à l’origine d’un statut quo qui devient gênant en matière d’environnement. Pour y parvenir, la pression citoyenne est nécessaire. Les mouvements citoyens remportent de plus en plus régulièrement d’importantes batailles, mais le mur se rapproche quand même. Les prochaines élections sont une occasion à ne pas échapper pour mettre de l’avant la priorité environnementale. Écoutons avec attention les différentes déclarations en ce Jour de la Terre : elles serviront d’inspiration pour appeler nos candidats aux prochaines élections à se positionner pour la Planète.
Le Conseil régional de l’environnement tisse sa toile dans toutes les sphères de la société estrienne. Notre mission est d’outiller les citoyens afin qu’ils puissent mieux comprendre les enjeux environnementaux et passer à l’action en toute connaissance de cause. Nous le faisons à travers de l’animation dans les milieux scolaires, des activités de sensibilisation, des actions sur le terrain, l’organisation de débats électoraux sur les questions environnementales, l’obtention d’engagements concrets de nos élus à tous les niveaux décisionnels, le partage d’information et la mobilisation des acteurs de la société et des citoyens qui ont le pouvoir de changer les choses. Dans les prochains mois, une bonne part de l’énergie sera concentrée sur la vingtaine de candidats des circonscriptions en élection dans la région. Aujourd’hui, en ce jour de la Terre 2022, les membres de notre équipe prennent un pas de recul et respirent au rythme de notre planète, en fières et fiers défenseurs de celle-ci.
On ne se sent pas seuls. Il y a beaucoup d’estriens et d’estriennes inspirés et inspirants. Les efforts des organismes de sensibilisation et d’éducation n’ont d’égal que ceux des citoyens engagés, des entreprises et des municipalités modèles qui sont de véritables sources d’inspiration pour leur entourage immédiat. La famille qui se rend à l’école et au travail à vélo chaque jour montre quotidiennement à ses voisins et amis que c’est chose réaliste et agréable. L’entreprise qui choisit des pratiques écoresponsables est source de fierté pour sa clientèle et ses équipes de travail. La municipalité qui protège ses milieux naturels propose un milieu de vie rêvé pour ses habitants actuels et futurs. Une fois entendues, reconnues et soutenues par les députés et les conseillers municipaux, ces petites actions individuelles deviendront les nouvelles façons de faire de nos collectivités.
Jacinthe Caron
Directrice
Conseil régional de l’environnement de l’Estrie
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