La SNE dénonce la chute libre du français

La SNE dénonce la chute libre du français

CLAUDE PLANTE – La Tribune – 3 août 2017

– Déçu, mais pas surpris. Le vice-président de la Société nationale de l’Estrie (SNE), Guillaume Rousseau, dénonce la chute libre du français partout au Canada, dont en Estrie.

Rousseau s’inquiète de la place des francophones dans la région à la suite de la publication des résultats linguistiques du recensement 2016 qui confirme que l’usage du français recule dans la sphère privée, et ce, tant dans l’ensemble du Canada qu’au Québec.

« La tendance de fond est perceptible depuis la fin des années 90, mais là ce qui est frappant, c’est l’accélération de la croissance de l’anglais, la force de la tendance », déclare-t-il.

« Nous demandons au ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française et député de Sherbrooke, Luc Fortin, qu’il prenne acte de ces chiffres afin de mettre sur pied des mesures concrètes pour contrer cette tendance au Québec et à Sherbrooke. »

Selon M. Rousseau, les chiffres confirment que Sherbrooke n’échappe pas à cette tendance. Selon ses calculs, dans la RMR de Sherbrooke, le pourcentage de francophones serait passé de 89,4 pour cent en 2011 à 88,1 pour cent en 2016. Alors que pour les anglophones, le pourcentage serait passé de 4,9 pour cent en 2011 à 5,4 pour cent l’an dernier.

Le vice-président de la SNE, un organisme qui fait la promotion de la langue française, note également qu’en ce qui a trait à la croissance, l’augmentation chez les francophones à Sherbrooke ne serait que de 3,6 pour cent, alors que les anglophones auraient connu une hausse de 15,5 pour cent, donc de quatre fois supérieure. « Les politiques gouvernementales doivent être plus fermes en matière de protection de la langue française et d’immigration. Chaque fois qu’on a vu une baisse de la protection du fait français au Québec, cette tendance s’accélère », ajoute Guillaume Rousseau.

La vague d’immigrants venus des États-Unis qu’on observe depuis quelques jours doit être prise au sérieux selon lui. Il s’agit pour la plupart d’Haïtiens voulant fuir le pays de Donald Trump. « Ce sont ce qu’on appelle des francotropes, ce qui peut aider à leur francisation », souligne-t-il.

« Mais ils peuvent aussi être en processus d’anglicisation, ayant demeuré aux États-Unis depuis quelques années. »

« On doit faire en sorte que les nouveaux arrivants apprennent le français en plus grand nombre. Le Québec est l’une des seules provinces où la population ayant l’anglais comme langue maternelle a augmenté entre 2011 (13,5 %) et 2016 (14,4 %) », souligne-t-il.

Toujours selon ces résultats, la maîtrise des deux langues officielles a progressé dans la plupart des provinces et territoires, mais l’augmentation est surtout attribuable aux francophones du Québec qui poussent la courbe du bilinguisme vers le haut.

Sur une note plus positive, M. Rousseau se réjouit que la population ait augmenté à Sherbrooke entre 2011 et 2016, ce qui serait un signe du dynamisme de la région et de sa volonté d’accueil.

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