30 Mar Le français a besoin d’un « plan Marshall » pour assurer son avenir
COMMUNIQUÉ – 30 mars 2021
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Le 12 août dernier, la Société nationale de l’Estrie (SNE) publiait un communiqué de presse intitulé « Le français, bientôt une langue secondaire au Québec? », en réaction à la publication d’une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF) portant sur le recul du français au travail. Le côté « provocateur » volontairement utilisé, à cette occasion, s’avère malheureusement de plus en plus collé à la réalité : en se basant sur deux études supplémentaires, l’OQLF estime aujourd’hui que la situation du français au travail est plus grave que précédemment évaluée. De plus, le recul démographique des francophones au Québec s’accentue : d’ici 15 ans, les personnes dont le français est soit la langue maternelle OU la langue d’usage à la maison formeront environ 75% de la population québécoise, contre 82% en 2011.
Plan Marshall
Longtemps relativisé, le déclin du français au Québec suit une trajectoire dont les tendances sont lourdes, manifestes et inquiétantes, pour peu que l’on considère l’exception culturelle américano-francophone comme une richesse dont il vaut la peine de se préoccuper. Si la loi 101 a permis à la langue française de faire des pas de géants au Québec, lors des premières années ayant suivi son adoption, elle n’a pas su empêcher son recul, qui même s’accélère depuis quelques années. « Pour faire image, la Loi 101 nous a permis, depuis 1977, de ramer à contre-courant de la rivière, et donc de ralentir notre course vers l’aval. Mais nous n’avons toujours pas arrêté notre course, remonté cette rivière, ou encore moins inversé le cours de cette dernière. Pour sauver le français au Québec, c’est d’un véritable “plan Marshall” dont nous avons besoin, c’est-à-dire oui à une Loi 101 2.0 aussi révolutionnaire que son illustre modèle dès ce printemps, tel que nous le réclamons depuis longtemps, mais aussi à des mesures fortes pour mieux franciser les néo-québécoises et néo-québécois qui viennent contribuer au développement de notre nation. Il faut également valoriser, notamment auprès des jeunes, l’usage de ce trésor culturel qu’est notre langue », de lancer le président de la SNE, Etienne-Alexis Boucher. Ce dernier souhaite aussi que le Québec se dote des outils nécessaires pour mieux comprendre l’ensemble des phénomènes liés à la question de la langue au Québec comme dans le monde, telle qu’une chaire de recherche universitaire en la matière.
Quelques faits saillants de ces deux études:
➣ Peu importe les scénarios envisagés, pour l’heure, le français ne peut qu’espérer ralentir son recul, alors que la proportion de francophones de langue maternelle passera de 79% en 2011 à une fourchette de 70% à 72% en 2036, et celle des personnes utilisant le français à la maison passera de 82% en 2011, à une fourchette de 74% à 76% en 2036;
➣ Près de la moitié des francophones (49%) déclarent utiliser régulièrement une autre langue que le français au travail, ce pourcentage montant à 68,3% (!) pour celles et ceux travaillant sur l’île de Montréal;
➣ Encore plus préoccupant, le principal facteur d’utilisation d’une autre langue que le français au travail N’EST PAS dans le cadre de la livraison d’un service avec la clientèle extérieure du Québec (43,4%) ou de communications avec un siège social ou des fournisseurs hors-Québec (17,1%), MAIS BIEN dans la livraison d’un service à la clientèle demeurant au Québec (49%).
Lien externe, communiqué de l’Office québécois de la langue française : https://bit.ly/3szJ71i
À propos de la Société nationale de l’Estrie
La Société nationale de l’Estrie est un organisme voué à la promotion de la langue française, de l’histoire et de la culture du Québec. Elle est responsable des célébrations de la Fête nationale du Québec en Estrie, puis d’activités de commémoration organisées par exemple dans le cadre du Jour du Drapeau, de la Journée internationale de la francophonie et de la Journée nationale des patriotes. Enfin, la Société nationale de l’Estrie organise des conférences et des colloques portant sur des enjeux historiques et contemporains auxquels font face l’Estrie et le Québec.