06 Mai Mise en oeuvre de l’article 1 de la Loi 104 : un geste symbolique important
COMMUNIQUÉ – 6 mai 2021
– Au cours de la dernière année, un certain consensus a commencé à se cristalliser au sein de la société québécoise, à l’effet que le déclin du français au Québec est désormais avéré, incontestable, et qu’il commande un véritable plan Marshall pour inverser des tendances sociolinguistiques lourdes. En assurant la mise en œuvre de l’article 1 de la Loi 104, adoptée il y a de cela près de… 20 ans, la Société nationale de l’Estrie (SNE) juge que le gouvernement québécois pose ici un geste symbolique puissant, essentiel, qui aura des effets tant sur l’exemplarité de l’État québécois en matière linguistique que sur la langue en milieu de travail.
Rappelons que l’article 1 de la Loi 104, adoptée en 2002, a pour objectif d’obliger l’État québécois à communiquer uniquement en français avec les gouvernements, les personnes morales et les entreprises présentes sur le territoire. Ce geste législatif faisait suite à la démonstration, par la Commission Larose, de la bilinguisation tranquille de l’Administration publique, entamée en 1993 suite à la réécriture de l’article 16 de la Charte de la langue française (CLF) et permettant l’utilisation d’une autre langue que le français dans les communications de l’État québécois avec les organisations concernées. En chiffres, une étude commandée par le Conseil supérieur de la langue française (CSLF) en 2019 faisait état que près de 40% des membres du personnel de l’Administration communiquaient dans une autre langue que le français avec ces dernières.
La mise en œuvre de l’article 1 de la Loi 104 faisait non seulement l’objet d’un consensus récent à l’Assemblée nationale (une motion qui l’exigeait y a été adoptée à l’unanimité en mai 2019), mais comptait aussi parmi les principales revendications des groupes de défense de la langue française: « En posant ce geste symbolique fort, le gouvernement québécois agit non seulement sur l’exemplarité de l’État et la nécessaire cohérence que celui-ci doit démontrer en matière linguistique, mais aussi sur la langue de travail, un enjeu vital pour l’avenir du français au Québec. En effet, cet avenir repose notamment sur le prestige (ou l’absence de prestige…) associé à la langue française. De même, ce geste favorise la capacité actuelle et future des Québécoises et Québécois à travailler en français au Québec, ce qui ne peut qu’être favorable à la langue de Molière et son attractivité », de lancer le président de la SNE, M. Etienne-Alexis Boucher.
Évidemment, la mise en œuvre de l’article 1 de la Loi 104 ne sauvera pas le français au Québec à lui seul. Mais s’il représente une forme d’entrée en matière en attendant le « plat principal », soit la présentation et l’adoption de cette loi 101 « 2.0 » aussi attendue que nécessaire, les prochains mois pourraient s’avérer très intéressants.