07 Juin Mois de l’eau – COGESAF
L’eau, une richesse collective à protéger et partager
Au Québec, le mois de juin est une célébration collective de l’eau depuis que celui-ci a été proclamé Mois de l’eau en 2017. C’est dans le cadre de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l’eau et des milieux associés que ce mois a été nommé ainsi dans le but de sensibiliser et d’éduquer la population du Québec sur l’eau et ses enjeux. Chaque année, un thème est identifié afin de mettre de l’avant certains enjeux et promouvoir les bonnes pratiques de gestion de l’eau; l’édition 2022 étant dédiée aux lacs.
Les lacs étant omniprésents dans le bassin versant de la rivière Saint-François, leur santé est au cœur des préoccupations des acteurs de l’eau. Il existe de nombreuses menaces pour la qualité de l’eau et des écosystèmes aquatiques ainsi que pour la conciliation des usages. Mais heureusement, de nombreuses initiatives sont également présentes afin de permettre aux générations futures de profiter de cette ressource collective. On retrouve d’ailleurs les différentes problématiques ainsi que des pistes d’actions dans le Plan directeur de l’eau (PDE) de la zone de gestion intégrée de l’eau Saint-François.
L’accès à l’eau et les bonnes pratiques
Quoi de mieux qu’une balade sur les plans d’eau ou en périphérie de ceux-ci pour se rendre compte de la richesse de ces attraits, autant par la beauté des paysages que par la diversité d’activités que l’on peut y faire. Il est primordial de maintenir l’accès aux plans d’eau par l’aménagement de parcs riverains ou l’entretien de plages et d’accès publics pour les embarcations. Bien que l’accès à ce patrimoine collectif soit un droit, rappelons qu’il est essentiel de respecter certaines bonnes pratiques pour accéder aux lacs et aux rivières du territoire. Que ce soit à partir des rives ou directement sur l’eau, chacun a la responsabilité de respecter les autres plaisanciers et riverains, en plus de minimiser ses impacts sur le milieu et sur l’environnement. Car n’oublions pas qu’en plus de profiter des lacs et rivières pour différentes activités récréatives ou comme milieu de vie, c’est ceux-ci qui alimentent en eau potable plus de 3 millions de Québécois.
La qualité de l’eau
Afin d’assurer la pérennité de la ressource et le maintien des populations des espèces qui y vivent, la qualité de l’eau est un élément bien important à considérer. Les activités humaines sur le territoire viennent, dans bien des cas, perturber le milieu en augmentant la quantité de nutriments, de sédiments ou de polluants dans les lacs et leurs tributaires. Le ruissellement de l’eau sur les surfaces imperméables, l’érosion des berges ou les rejets de polluants ne sont que quelques exemples de problématiques qui causent des impacts pour la santé de nos lacs et de nos cours d’eau. Nombre d’espèces animales et végétales sont impactées par la modification de la qualité de l’eau comme la transparence, la concentration en nutriments et la température. Notons que les changements climatiques viennent souvent aggraver les problèmes déjà présents dans le milieu.
Pour mieux comprendre les menaces sur les lacs et les cours d’eau, il faut d’abord mieux les connaître. C’est pourquoi plusieurs programmes visent à mesurer la qualité de l’eau sur le territoire dans l’objectif d’identifier les secteurs nécessitant des actions correctrices. Par la suite peuvent se succéder plusieurs réalisations visant l’identification des causes des problématiques, l’amélioration ou l’arrêt des pratiques néfastes ainsi que le suivi de l’état du milieu à la suite des différents projets.
Certaines problématiques ont d’ailleurs déjà été largement nommées dans les différents plans d’eau du bassin versant comme la présence de cyanobactéries, aussi appelés algues bleu-vert. Afin de dresser un portrait de la répartition de ces organismes dans les lacs et les cours d’eau, le réseau Sentinelle des lacs a été mis sur pied par le COGESAF et le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE). Ce réseau, qui en est à sa 10e année d’existence, met de l’avant la participation citoyenne. En effet, une personne bénévole agit comme observateur sur un lac tout au long de l’été, recueille les observations d’autres résidents ou plaisanciers et les signale à l’équipe du COGESAF. Les lacs avec récurrence de cyanobactéries sont donc identifiés et des mesures de réduction des nutriments peuvent être envisagées avec la mobilisation du milieu. Le COGESAF, en tant qu’organisme de bassin versant, a d’ailleurs le mandat de favoriser cette mobilisation, entre autres via ses activités de concertation avec les différents acteurs de l’eau du territoire. La Sentinelle des lacs est également en mesure de reconnaître les espèces exotiques envahissantes présentes dans le lac ainsi que les quelques espèces qui représentent un danger d’introduction imminent. Leur constat d’observation permet donc de réagir rapidement en cas de nouvelles espèces détectées ou de mieux connaître la répartition des espèces déjà présentes.
Écosystèmes aquatiques
La santé de nos lacs et cours d’eau permet également le maintien de population de plusieurs espèces de crustacés, amphibiens, reptiles, poissons, mammifères, oiseaux, etc. Ces milieux regorgent de secteurs sensibles, autant par la présence d’espèces menacées que d’espèces qui accomplissent un grand rôle dans l’écosystème ou la chaîne alimentaire. Il est donc bien important d’adapter ses pratiques selon le milieu et l’activité que l’on exerce sur nos plans d’eau. Éviter les secteurs d’eaux peu profondes, ne pas circuler dans les herbiers de végétaux et surtout, respecter les indications en place peuvent faire une grande différence sur la santé des populations animales et végétales de nos lacs et rivières.
Bref, en plus de l’impact sur les écosystèmes aquatiques, rappelons que maintenir une bonne qualité de l’eau de nos lacs et cours d’eau ainsi que d’en assurer une bonne gestion, permet d’assurer l’approvisionnement en eau potable à une grande proportion de la population québécoise. Notons également que même si nous disposons de 3% des ressources d’eau douce mondiale, elle n’est pas inépuisable. C’est pourquoi l’usage de cette richesse s’accompagne d’une responsabilité collective.
Anne Bolduc
Chargée de projets PDE
COGESAF