Décès de Bernard Landry – 2018

  1. Un Québécois fier de sa patrie

Le 6 novembre 2018 s’éteignait à l’âge de 81 ans un grand citoyen, un Québécois qui aimait sa patrie, le Québec. Ce jour-là, des milliers de Québécoises et de Québécois de tous horizons politiques ont manifesté leur tristesse envers ce grand homme que fut Bernard Landry, ex-Premier ministre du Québec de 2001 à 2003. L’homme occupa de grandes fonctions ministérielles dans les gouvernements Lévesque, Parizeau, Bouchard, dont celui de vice-premier ministre de 1994 à 2001, de ministre des finances, de l’économie, de l’industrie et du commerce, du revenu.  

 

  1. L’élection de 1976 : un événement en soi!

Après deux défaites aux élections de 1970 et de 1973, il est élu comme député du Parti Québécois en 1976.  Le nouveau Premier ministre, René Lévesque le nomme ministre au Développement économique.  Il est réélu en 1981 et accepte le poste au Commerce extérieur où il milite pour le libre-échange avec les États-Unis.  Ses compétences en économie ont toujours été reconnues et ses analyses ont trouvé échos dans les différents ministères qu’il a occupés.

 

  1. La démission de Lévesque et la perte du pouvoir

En 1985, la démission de René Lévesque comme Premier ministre a été attribuée au fait qu’il avait accepté l’idée du « beau risque » afin de renégocier avec  le Premier ministre Brian Mulronney, une entente sur un fédéralisme « renouvelé », idée qui avait provoqué la démission de plusieurs députés et ministres. Le nouveau Premier ministre Pierre-Marc Johnson nomma Bernard Landry ministre des finances, poste qu’il occupa quelques mois suite à la défaite électorale du PQ aux mains des Libéraux de Robert Bourassa.  Johnson avait parié que s’il ne mettait pas de l’avant l’idée d’indépendance du Québec, qu’il réussirait à rallier une majorité d’électeurs, ce qui ne fut pas le cas.

 

  1. Un poste de prof à l’UQAM

De 1986 à 1994, il occupe avec un plaisir évident le poste de professeur au Département des sciences administratives de l’UQAM, prononce des centaines de conférences et signe des chroniques dans le quotidien le Soleil de Québec sur, entre autres,  l’Accord de libre-échange avec les États-Unis.

 

  1. Un retour à la politique

Bernard Landry reprend le flambeau de la politique lors des élections de 1994 et le Premier ministre Jacques Parizeau le nomme ministre des Affaires internationales, de l’immigration et des Communautés culturelles jusqu’au soir du référendum de 1995, alors que les tenants du NON l’emportèrent de justesse malgré les malversations commises de leur part, ce qui a été démontré ultérieurement.  Après la démission de Parizeau, ce soir-là, les yeux se tournent vers Lucien Bouchard pour prendre les rênes du Parti Québécois et d’occuper le poste de Premier Ministre une fois élu lors de l’élection partielle dans Jonquière.  Le nouveau Premier ministre nomme Bernard Landry à des postes très stratégiques en économie, réussissant même à éliminer le déficit en 1998.  

 

  1. Un Premier ministre engagé

Il succède à Lucien Bouchard et occupe le poste de Premier ministre de 2001 jusqu’en 2003.  Il réussit un autre exploit en signant avec la nation crie de la Baie James, la Paix des Braves afin, comme il l’a souligné, de mettre fin au « colonialisme canadien envers les autochtones ». 

Il a aussi institué la Journée nationale des Patriotes en novembre 2002 en remplacement de la fête de Dollard et de la reine Victoria.  Et, ce que peu de gens savent, c’est que les démarches qui ont mené à l’institution de ce jour férié en mémoire des Patriotes de 1837-1838, ont été effectuées en Estrie grâce aux pressions du Conseil souverain de l’Estrie présidé par Alcide Clément qui avait réussi à faire signer une pétition par 1 116 000 citoyens! 

Déçu du résultat lors d’un vote de confiance des congressistes du parti (il avait obtenu 76%), il démissionne en 2005 comme chef du Parti Québécois surprenant non seulement les congressistes du parti mais aussi les Québécoises et les Québécois.  Il retourna à ses premières « amours » en occupant  son poste de professeur jusqu’en 2018.

 

Luc Guay, Ph.D
Professeur retraité de l’Université de Sherbrooke

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4e trimestre 2023, Régime canadien