L’arrivée des Expos de Montréal – 1968

Il y a 55 ans, l’arrivée du club de baseball les Expos de Montréal a provoqué un climat de frénésie partout au Québec! Il y avait de quoi être fier : c’était la première équipe de la ligue de baseball majeur à s’installer hors des États-Unis! Il faut toutefois souligner que, jusqu’en 1960, les Royaux de Montréal, le club école des Dodgers de Brooklyn, avait fait naître le goût du baseball au Québec; et qui ne se rappelle pas la présence en 1946 du fameux Jackie Robinson, le premier joueur Afro-américain dans l’uniforme des Royaux, brisant ainsi ce fameux plafond de verre de la ségrégation raciale dans le baseball des lignes majeures!

 

1. Les Expos : mais pourquoi donc ce nom atypique?
Le nom retenu du nouveau club de baseball a été « Les Expos » soulignant la présentation l’année précédente, de l’Exposition universelle qui avait attiré plus de 50 millions de visiteurs à Montréal. Il va sans dire que cette appellation francophone illustrait de belle façon le caractère distinct du Québec. Les uniformes des joueurs portèrent d’abord le nom de l’équipe, soit Expos, puis celui de la ville de Montréal, l’accent aigu étant remplacé par une fleur de lys, symbole du Québec.
Et les « Z’amours » ont peuplé les rêves les plus fous des amateurs de baseball en « frôlant » la série mondiale de baseball en 1981!

 

2. Un déménagement rempli d’amertume
La franchise des Expos déménagea à Washington en 2005 sous la direction du propriétaire Jeffrey Loria au grand dam des amateurs de baseball qui étaient attachés à leurs vedettes qu’étaient les Vladimir Guerrero, Andre Dawson, Gary Carter, Tim Wallach, Bob Bailey, Andres Galarraga, Larry Parris, Larry Walker, Tim Raines, Rusty Staub, Moises Alou, Ellis Vallentine, Ken Singleton, Warren Cromartie, Jose Vidro, et sans oublier le lanceur québécois, Claude Raymond! D’ailleurs la mascotte Youppi a été aussi populaire que le club, et l’est encore malgré ce déménagement aux États-Unis : elle est même devenue la mascotte du club de hockey, les Canadiens de Montréal en 2005!

 

3. Un sport américain décrit en…français
L’arrivée des Expos a chamboulé l’utilisation des termes anglais en usage jusque là pour désigner les parties de baseball.

Voici à quoi pouvait ressembler la description d’une partie de baseball avant l’arrivée des Expos :

la « game » (partie ) commençait par le lancer du « pitcher » (lanceur) que le « catcher » (receveur) réussissait à attraper parce que le « bat » (bâton) du frappeur avait fendu l’air : voilà une première « strike » (prise), mais au deuxième lancer, le frappeur envoie la balle en direction du « first base » (premier but) mais le frappeur réussit à s’y rendre; ce dernier fait une feinte et réussit à se rendre au « second base » (deuxième but). Le frappeur suivant frappe un « flye » (une chandelle) qui est « catché » (attrapée) par le « short stop » (l’arrêt-court) et le met « out » (retire). Puis la « throw » (le lancer) du « pitcher » (lanceur) est frappé par le « batter » (frappeur) qui fait un « hit » (coup sûr) et qui fait avancer le joueur du « second base » (deuxième but) vers le « third base » (troisième but) qui s’aventure même jusqu’au « home base » (marbre) , mais il est « stoppé » (arrêté) par le « catcher » (receveur) qui avait reçu la balle. Ce troisième « srike out » (retrait) met fin à la manche…

 

On ne saurait trop remercier les commentateurs et analystes de la radio et de la télévision comme Rodger Brûlotte et Jacques Doucet d’avoir décrit ces parties de baseball en utilisant la terminologie française québécoise, rendant le nouveau vocabulaire non seulement accessible mais aussi, utilisée par les amateurs de baseball francophones.

 

Luc Guay, Ph.D
Professeur retraité de l’Université de Sherbrooke

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2e trimestre 2023, Régime canadien