Depuis 1977, le 24 juin est célébré au Québec sous l’appellation de Fête nationale du Québec, soit depuis 43 ans cette année…et pourtant, plusieurs de nos concitoyens continuent de célébrer la Saint-Jean!
Rappel historique
Rappelons que le 24 juin, Fête de la Saint-Jean-Baptiste, a été désigné dès 1834, comme étant la fête nationale des Canadiens-français (à l’époque, les Canadiens-français étaient le terme pour désigner les Québécois). C’est Ludger Duvernay, premier président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, qui organisa un premier banquet célébrant la fête. Soulignons aussi que c’est à cette époque que les députés du parti Patriote avaient rédigé les 92 Résolutions décrivant leurs revendications pour l’obtention d’une gouvernance démocratique et faisant plus de place aux Canadiens-français dans l’administration publique. Ces résolutions ayant été rejetées par Londres en 1837, cela marqua le début des rébellions de 1837-1838…
Messes, processions, feux de joie…
À l’origine, les célébrations de la fête de la Saint-Jean étaient un symbole religieux où tout rassemblement commençait par la messe animée par les curés de chaque paroisse. Puis suivait la procession dans les rues des villes et villages, illustrant l’attachement de la population à ses valeurs françaises, et le tout se terminait avec les feux de joie animés par les discours patriotiques qui exprimaient le fort sentiment d’attachement à la culture française. C’était aussi l’occasion de célébrer, avec fierté, le fait d’avoir résisté à l’assimilation anglophone après la Conquête britannique de 1763. Il est intéressant de noter que c’est à l’occasion des festivités de 1880 que le « O Canada » fut composé, puis désigné comme l’hymne national des Canadiens-français : rappelons aussi que ce chant patriotique fut composé par Adolphe-Basile Routhier sur une musique de Calixa Lavallée. Puis, un siècle plus tard, il devint l’hymne national du Canada sous Pierre-Elliott Trudeau.
…spectacles et fête nationale
Après la Révolution Tranquille des années 1960, la fête s’est peu à peu « laïcisée » comme ce fut le cas de la société québécoise, en misant moins sur les éléments religieux comme la messe et la personnification du petit Saint-Jean-Baptiste, et en misant encore plus sur les processions et les feux de joie. À partir de 1975, des spectacles réunissant plusieurs centaines de milliers de personnes tant sur le Mont-Royal à Montréal que sur les Plaines d’Abraham à Québec, et dans toutes les villes et villages du Québec, montrent que les Québécois sont fiers de leur spécificité.
Puis, en 1977, le Parti Québécois dirigé par René Lévesque, fit de la Fête de la Saint-Jean, la Fête nationale du Québec en la déclarant fériée et chômée.
Et depuis 1984, le Mouvement national des Québécoises et des Québécoises a reçu le mandat du Gouvernement du Québec, d’assurer la logistique de la Fête nationale en organisant à travers les municipalités du Québec et ce, grâce à la collaboration des 17 Sociétés nationales qui lui sont associées, des activités célébrant la fierté d’être Québécois et Québécoises.
Alors, n’hésitons pas, en ce jour du 24 juin, à pavoiser nos maisons, nos appartements, nos logis du fleurdelisé, symbole national du Québec. Soyons fiers des réalisations passées de nos prédécesseurs, et apprenons à nos descendants à maintenir cette flambe francophone que nous entretenons depuis près de cinq siècles en terre d’Amérique! Célébrons avec fierté la Fête nationale des Québécois!
Luc Guay
Président du Comité estrien de la Journée nationale des Patriotes