Le 4 août 1921 naissait, à Montréal, Maurice Richard.
Un super joueur de hockey
Son nom s’inscrit dans la mémoire collective comme ayant été l’un des joueurs de hockey les plus marquants de l’histoire : en 1945, à sa troisième saison, il réalisa un exploit impensable jusqu’alors dans le monde du hockey, soit de compter 50 buts en 50 parties ! Et qui plus est, il contribua à ce que son équipe, les Canadiens de Montréal, remporte huit coupes Stanley, dont cinq consécutives de 1956 à 1960. En 978 parties, il a réussi à compter 544 buts et 422 aides pour un total de 966 points, soit presque un point par partie tout au long de sa carrière qui s’est échelonné sur 18 ans ! Et ce, sans parler des séries éliminatoires durant lesquelles il compta 82 buts et produisit 44 aides pour un total de 126 points en… 133 parties. Ce n’est pas tout ! Il mérita le titre de meilleur compteur à quatre reprises ! Et, pour montrer à quel point son talent était considérable, il fut nommé 14 fois (en 18 ans de carrière), sur les équipes d’étoiles de la Ligue nationale de hockey (LNH). Il faut aussi souligner que tous ces exploits ont été réalisés malgré les nombreuses blessures reçues au fil des ans. Un an après sa retraite, il fut élu, exceptionnellement, au Temple de la renommée du hockey !
Toutes ces données n’ont pour objectif que de montrer non seulement les qualités d’athlètes de Maurice Richard, mais aussi celles de sa combattivité, son courage, et sa fierté de montrer qu’un « petit Canadien-français » peut être parmi les meilleurs!
L’émeute du Forum de Montréal
On se souviendra aussi de la saison 1954-1955 alors que le commissaire de la LNH, Clarence Campbell, suspendit le Rocket durant les séries éliminatoires parce que suite à une bagarre avec un joueur des Bruins de Boston, un arbitre voulant séparer les deux joueurs, agrippa Richard, l’immobilisa, et profitant de cet instant, l’autre bagarreur frappa Richard sans qu’il puisse se défendre. Dégouté par ce geste, le Rocket asséna un coup de poing à l’arbitre pour s’en libérer et poursuivre l’autre joueur, déclenchant la saga qui allait provoquer une avalanche de réactions. Il fut puni pour le reste de la saison par le commissaire Campbell, y compris les séries éliminatoires, provoquant une émeute au Forum de Montréal en réaction à la présence du commissaire Campbell. Cet événement est considéré, par plusieurs analystes politiques, comme le prélude à la Révolution tranquille des années 1960, moment-phare du développement du Québec moderne. Maurice Richard fut de ceux et de celles qui ont montré qu’il était possible, même pour un Québécois francophone, d’accéder aux plus hautes sphères des activités humaines.
Un exemple de fierté pour la nation québécoise
Maurice Richard est décédé le 27 mai 2000, et des funérailles nationales ont souligné son immense apport à la nation québécoise. Sur son épitaphe il est écrit : « Ne jamais abandonner »!
Luc Guay, professeur retraité de l’Université de Sherbrooke