Ottawa devient la Capitale du Canada – 1857

1. De Bytown à Ottawa
Fondée en 1828 sous le nom de Bytown en l’honneur du colonel John By qui supervisa la construction du canal Rideau qui avait pour objectif de protéger le Haut et le Bas-Canada d’une éventuelle attaque des Américains comme celle survenue en 1812, était à l’origine une ville tournée autour de l’exploitation forestière. Le commerce du bois étant la principale activité économique, les billots équarris étaient expédiés, via la rivière des Outaouais puis du fleuve Saint-Laurent, vers Montréal puis Québec avant d’être exportés vers la Grande-Bretagne et les États-Unis.
Sa voisine, située à l’Est de la rivière, était connue dès 1800, sous le nom de Wrightville et qui deviendra Hull puis Gatineau au fil des années.

 

2. Une nouvelle capitale pour le Canada-Uni
Située à la frontière des deux Canadas, à l’Ouest de la rivière des Outaouais, c’est en 1855 qu’on changea le nom de Bytown pour celui d’Ottawa.
Personne ne se doutait qu’un jour, Ottawa serait promue au titre de capitale du Canada-Uni en 1857 suite à l’intervention de la reine Victoria qui souhaitait assurer une plus grande stabilité quant à l’installation permanente d’une capitale pour le Canada-Uni.
Soulignons que depuis l’Acte d’Union votée en 1840, quatre villes se virent offrir le statut de capitale, soit Québec, Montréal, Toronto et Kingston.

 

3. La construction d’un édifice digne d’un Parlement
Ainsi promue capitale du Canada-Uni, fallut-il entreprendre les travaux de construction d’un Parlement selon une architecture néo-gothique, d’après le style en vogue à l’époque comme celui du Parlement britannique. Les travaux commencèrent en 1859 et se poursuivirent jusqu’après 1867, les coûts ayant été jugés prohibitifs, dépassant deux fois et demi les coûts originaux.

 

4. Une capitale pour le nouveau Dominion du Canada
C’est en 1867 qu’Ottawa devint la capitale du Canada qui unissait en une Confédération, le Canada-Uni (l’Ontario et le Québec actuels), le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. La population gonfla à 21 000 habitants en 1871, les francophones comptant pour 30% de la population. Soulignons que cette Confédération des provinces de l’Amérique du Nord britannique avait pour objectif de résister à une éventuelle annexion des États-Unis qui reluquaient les ressources naturelles s’y trouvant. Ainsi, des quatre premières provinces qui signèrent l’entente de la Confédération canadienne, s’ajoutèrent au fil des années, le Manitoba (en 1870), la Colombie-Britannique (en 1871), l’Ile-du-Prince-Édouard (en 1873), l’Alberta et la Saskatchewan (en 1905) et Terre-Neuve (en 1949).

Le feu de 1916 détruisit presque totalement le Parlement, seule la bibliothèque resta intacte grâce à ses portes coupe-feu. La reconstruction du Parlement, en pleine période de guerre, dura quatre ans, et cette fois-ci, on n’utilisa que de la pierre afin d’éviter une autre catastrophe.
Au fil des ans, le gouvernement fédéral devint le principal employeur de la ville dépassant largement l’industrie du bois qui périclita durant la Seconde Guerre Mondiale.

 

Luc Guay, Ph.D.
Professeur retraité de l’Université de Sherbrooke

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4e trimestre 2022, Régime britannique