Projet Franco-Réseau : intégrer les Néo-Québécois grâce au réseautage

Projet Franco-Réseau : intégrer les Néo-Québécois grâce au réseautage

ÉMILIE PINARD-FONTAINE – La Tribune – 27 août 2021
Afin de souligner le 44e anniversaire de l’adoption de la Loi 101, la Société nationale de l’Estrie (SNE) a annoncé le lancement d’une nouvelle initiative de socialisation culturelle : le projet Franco-Réseau. « Lorsqu’on parle d’intégration, on tend à discuter davantage de francisation que d’expérience culturelle. Si l’apprentissage du français est vital, nous croyons à la Société nationale qu’il est également important de vivre le Québec », lance le président de la SNE, Etienne-Alexis Boucher.

Le projet Franco-Réseau, réalisé grâce à la contribution financière du Mouvement Québec Français, vise à faciliter l’intégration des jeunes et des familles issus de l’immigration à la communauté d’accueil estrienne par l’entremise d’activités de réseautage ouvertes à tous. Cette initiative a d’ailleurs lieu un peu partout au Québec, notamment en Abitibi, en Gaspésie ainsi qu’au Saguenay.

« À travers ces événements, nous espérons créer un espace social interactif qui contribuera à tisser des liens interculturels entre les Néo-Québécois d’une part, et leur communauté d’accueil d’autre part. Ce projet a pour but de faire découvrir la culture québécoise aux nouveaux arrivants, de leur donner l’opportunité d’améliorer leur français dans un environnement dynamique, détendu et festif, mais aussi d’enrichir la culture estrienne du fait de la participation de gens aux horizons divers et variés », lance le représentant du Mouvement Québec Français, Parîs Psychogyios.

La programmation de la dizaine d’activités de réseautage gratuites a été mise sur pied en collaboration avec des organismes et entreprises de la région, soit Carrefour accès loisirs, Baobab – Café de quartier, Le Tremplin 16-30, Ô Cirque – Cirque social Sherbrooke et Labokracboom. Rencontres et prestations en compagnie d’artistes de nationalités différentes, cueillette de légumes et de pommes, randonnée pédestre au Parc écoforestier de Johnville ainsi qu’une bibliothèque vivante en compagnie de slameuses issues de l’immigration, soit L’Être Persane et Riziki, font partie des activités offertes.

Ces activités s’adressent aux jeunes et aux familles issus de l’immigration, mais aussi à tous les Estriens qui souhaitent contribuer à l’intégration sociale et linguistique des Néo-Québécois.

« Comme le projet est un principe de socialisation culturelle, bien évidemment il faut des membres de la communauté d’accueil pour qu’il y ait socialisation. Donc c’est vraiment ouvert à tous et toutes », explique Etienne-Alexis Boucher.

Il est important de réserver puisque les places sont limitées.

S’imprégner de la culture

« Être Québécois ce n’est pas que parler français. Être Québécois c’est aussi partager des valeurs communes, partager un territoire dont l’immensité n’a d’égal que la beauté et la diversité des paysages qui le composent. Être intégré à la communauté d’accueil, c’est connaître son histoire, ses tabous, ses désirs. Mais c’est aussi d’enrichir cette culture unique qui est la nôtre, ce fameux tronc commun, par son expérience de vie personnelle, sa connaissance, ses traditions, ses passions », s’enflamme Etienne-Alexis Boucher qui a choisi comme porte-parole du projet l’ex-député et ex-ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto.

Interpellé par l’originalité de la démarche, ce dernier souligne que les rencontres physiques et intellectuelles sont primordiales pour l’intégration des nouveaux arrivants.

« Pierre Falardeau et Julien Poulin ont fait mon éducation au Québec et ce sont eux qui m’ont permis de me mettre en phase avec l’histoire du Québec, avec les combats reliés à la langue, à la résistance pour exister en tant que francophone dans cet océan anglicisant nord-américain. Je vois donc, à travers l’approche qui m’a été présentée, une démarche efficace qui permettra aux gens nés ailleurs et évidemment aux gens qui sont nés ici de bâtir des passerelles et des ponts qui pourront permettre l’éclosion chez ceux qui viennent d’ailleurs, de l’intérêt pour l’histoire et pour la langue qui fond du Québec ce qu’il est », confie-t-il.

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