Nomination de la première femme à la direction de l’Institut de police du Québec – 1995

  1. Une nomination historique en 1995

Louise Gagnon-Gaudreau a été nommée directrice générale de l’Institut de police du Québec, par le gouvernement québécois, devenant ainsi la première femme et même la première civile à occuper ce poste dans l’histoire de cette Institution.  Il va sans dire que cette nomination a constitué une rupture avec la tradition de confier ce poste à des hommes issus du milieu policier.

 

  1. Un parcours lié à la formation policière

Criminologue de formation, madame Gagnon-Gaudreau s’est aussi engagée dans une carrière liée à l’enseignement et la gestion de programmes de formation en techniques policières notamment au CEGEP de Maisonneuve et à l’École de formation du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal.  Elle a aussi oeuvré dans plusieurs CEGEPS.  Son expertise dans le domaine de la formation policière a donc été reconnue par le gouvernement du Québec qui a vu en elle les qualités nécessaires pour apporter un souffle nouveau à cette organisation.

 

  1. Des réactions et un impact important liés à cette nomination

Cette nomination a provoqué une onde de choc dans la communauté policière du Québec, car, comme nous l’avons souligné, l’Institut de police était non seulement un milieu traditionnellement masculin, mais aussi un milieu réservé aux hauts galonnés.  Cette « tradition » a été brisée par l’arrivée de Louise Gagnon-Gaudreau qui, grâce à ses compétences en formation et en gestion des organisations policières au Québec, a su mériter la confiance et du personnel de l’Institut, ainsi qu’à celle des corps policiers.

                                                                 

  1. Des mesures innovantes pour l’Institut de police du Québec

Sous sa direction, elle a entrepris une refonte du programme de formation de base de l’Institut et la mise en place d’une gestion plus participative du personnel, permettant d’améliorer le climat de travail.  Elle a contribué à moderniser l’Institut et à ouvrir la voie aux femmes dans les sphères de direction du secteur policier au Québec : en 1999 l’Institut de police fut le maître d’oeuvre du colloque sur la femme policière, soulignant le 25e anniversaire de l’arrivée des femmes dans la profession policière.. Elle a aussi favorisé l’intégration de professionnels  comme les criminologues, les psychologues, les travailleurs sociaux afin d’assurer une formation plus adaptée des policiers face aux enjeux sociaux en perpétuel changement, c’est pourquoi elle a mis l’accent également sur l’importance de l’éthique professionnelle dans la pratique policière.

Enfin, sous son administration, les aspirants policiers autochtones furent parmi les premiers, en 1997 à s’inscrire au programme de formation policière de base leur permettant d’exercer dans toutes les organisations policières du Québec.

Après 10 ans de loyaux et bons services, madame Gagnon-Gaudreau quitte en 2005 la direction de l’Institut de police du Québec à la fin du mandat prescrit par le gouvernement québécois.  Elle co-rédigea en 2009 un ouvrage intitulé :  «Être policière : une profession masculine,  chez Bayard Canada.

 

 

Luc Guay, Ph.D
Professeur retraité de l’Université de Sherbrooke

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2e trimestre 2025, Régime canadien