04 Août Le nombre de francophones en baisse à Sherbrooke?
ACTUALITÉS / Estrie
CYNTHIA DUBÉ – Estrie Plus – 4 août 2017
– Selon les chiffres de ce recensement, à Sherbrooke, le pourcentage de francophones serait passé de 89,4 % en 2011 à 88,1% en 2016.
Les résultats linguistiques du recensement 2016 au pays, qui démontrent que l’usage du français recule dans la sphère privée, ont fait réagir hier le vice-président de la Société nationale de l’Estrie, Guillaume Rousseau. Selon les chiffres de ce recensement, à Sherbrooke, le pourcentage de francophones serait passé de 89,4 % en 2011 à 88,1% en 2016. Le ministre libéral Luc Fortin a lui aussi réagi.
En plus du pourcentage de francophones à la baisse, Guillaume Rousseau note également qu’en ce qui a trait à la croissance, l’augmentation chez les francophones à Sherbrooke ne serait que de 3,6%, alors que les anglophones auraient connu une hausse de 15,5%, donc de quatre fois supérieure.
«Nous demandons au ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française et député de Sherbrooke, M. Luc Fortin, qu’il prenne acte de ces chiffres afin de mettre sur pied des mesures concrètes pour contrer cette tendance au Québec et à Sherbrooke», indique M. Rousseau.
Le ministre Luc Fortin a réagi face à ces statistiques. Il tenait à préciser certains points.
«Les statistiques publiées concernent la langue maternelle, la langue utilisée dans une sphère privée. On ne peut pas mesurer la vitalité du français à partir de statistiques comme celles-là. La responsabilité du gouvernement est dans la sphère publique, que ce soit dans l’administration publique, le travail, l’enseignement ou les affaires. Ce n’est pas la responsabilité de l’État de légiférer ou de s’immiscer dans la façon dont les gens s’expriment dans leur salon.»
Fortin souligne du même coup être conscient de la fragilité de la langue française.
«Il faut demeurer vigilant, nous serons toujours le seul état uniquement francophone d’Amérique du Nord. Le gouvernement a des responsabilités à cet égard-là. Nous remplissons notre mission, justement parce que nous sommes vigilants. Le budget consacré à la Protection et à la Promotion de la langue est à un sommet historique, il a augmenté de 11,5 % l’an dernier et les sommes sont reconduites cette année. Nous avons renforcé la Loi 101 avec le règlement sur l’affichage des marques de commerce et nous avons mis en place la Stratégie partenariale pour le français. Dans le projet de politique culturelle dévoilé en juin, nous avons placé le français au centre de l’identité québécoise et de notre culture. Nous posons aussi des gestes en francisation des nouveaux arrivants en ajoutant, dans le dernier budget, 104 millions $ sur 5 ans qui s’ajoutent aux 170 millions $ que nous investissions annuellement. Il ne faut pas confondre langue maternelle et langue d’usage, le gouvernement prend ses responsabilités afin d’assurer la place du français dans l’espace public», conclut M. Fortin.