Le club de hockey Le Canadien de Montréal constitue, pour bon nombre de Québécois, l’équipe emblématique du sport professionnel. À l’origine, de 1909 à 1912, l’équipe ne comptait que des joueurs francophones afin de concurrencer l’autre équipe montréalaise, les Wanderers, qui ne comptaient que des joueurs anglophones. C’est en 1917 qu’a été fondée à Montréal la Ligue nationale de hockey (LNH) et, pendant 50 ans, six équipes se disputèrent le fameux trophée de la Coupe Stanley, soit, outre le Canadien de Montréal, les Maple Leafs de Toronto, les Bruins de Boston, les Black Hawks de Chicago, les Rangers de New York et les Red Wings de Détroit. À partir de 1967, les expansions successives verront le nombre d’équipes se multiplier pour en compter aujourd’hui 32.
1. La fameuse « Punch line »
Ce trio composé de Toe Blake, Elmer Lach et Maurice Richard fut la bougie d’allumage des grands succès du club lors des saisons de 1943 à 1948, dirigé par un nouvel entraîneur, Dick Irwin. L’arrivée de Maurice Richard permit de réaliser l’exploit de compter 50 buts en 50 parties lors de la saison 1944-1945 !
2. Le « Rocket »
Les succès que le club connaît de 1956 à 1960 sont fabuleux : cinq Coupes Stanley remportées en cinq ans, grâce, entre autres, à la fougue légendaire de Maurice Richard, surnommé le « Rocket ». En plus d’avoir compté 50 buts en 50 parties, il fracassa, en 1957, un autre record en amassant 500 buts en 15 ans de carrière ! Lorsqu’il prit sa retraite en 1960, il avait compté 544 buts et remporté 8 Coupes Stanley : il détient le plus grand nombre de buts comptés dans l’équipe jusqu’à ce jour. Le légendaire joueur se démarqua aussi en publiant dans les journaux des textes sur le racisme que les joueurs francophones subissaient de la part des employeurs, des arbitres et de certains journalistes.
3. L’émeute du Forum
En mars 1955, un joueur des Bruins de Boston frappe Maurice Richard au visage : ce dernier, voulant répliquer, est immédiatement retenu par l’arbitre tandis que le joueur adverse continue de frapper le Rocket. Réussissant à se dégager, il frappe l’arbitre au visage pendant que le Bostonais continue de le frapper. Pour avoir frappé l’arbitre, le président de la Ligue nationale de hockey, Clarence Campbell, suspend Maurice Richard pour le reste de la saison. Cette décision met le feu aux poudres au Québec. Deux jours plus tard, la rencontre avec les Red Wings de Détroit connaît le dénouement que l’on sait : Campbell est accueilli par des huées et des projectiles, un cocktail molotov explose sur la glace du Forum, et la police réussit à rétablir le calme six heures plus tard… La victoire est concédée aux Red Wings. La suspension de Richard a été considérée comme un acte anti-francophone et constituerait, selon certains observateurs, le début de la Révolution tranquille des années 60.
4. Les années 70 et le « Démon blond »
Guy Lafleur, surnommé le « Démon blond », connaîtra six saisons de 50 buts et contribuera aux quatre gains de la Coupe Stanley de 1976 à 1979. Il prit sa retraite en 1991, ayant joué pendant 14 ans pour le Canadien de Montréal et ayant compté 560 buts, dont 518 avec le Canadien de Montréal, détenant le second rang des compteurs du Canadien après Maurice Richard.
5. Des gardiens de but étonnants
Parmi les gardiens de but marquants de la Ligue nationale de hockey, plusieurs provenaient du Canadien de Montréal. Soulignons Georges Vézina, Jacques Plante (l’inventeur du masque des gardiens de but), Ken Dryden, Michel Larocque, Patrick Roy et Carey Price.
6. La dernière Coupe Stanley remportée par le Canadien
C’est en 1993 que fut remportée la dernière Coupe Stanley par le Canadien de Montréal, l’année même du 100e anniversaire de la Coupe.
7. Du Forum au Centre Bell
L’historique Forum de Montréal ferme ses portes en mars 1996 après 70 ans d’activité, et les pénates de l’équipe déménagent dans le nouvel amphithéâtre, le Centre Molson, qui deviendra le Centre Bell en 2003. La famille Molson, propriétaire de l’équipe, décida de la vendre en 2001 à des intérêts américains. En 2009, Geoffrey Molson devient copropriétaire de l’équipe avec ses frères et assume la présidence du club.
8. Les chandails retirés des joueurs vedettes
Au fil des années, 18 joueurs ont vu leur chandail retiré afin de les honorer, le premier étant Howie Morenz (numéro 7) en 1937 et le second, Maurice Richard (numéro 9) en 1960 ! Jean Béliveau, l’autre grande vedette du Canadien, verra son chandail (numéro 4) retiré en 1971 alors que celui de Guy Lafleur (numéro 10), le sera en 1985.
Luc Guay, Ph.D
Professeur retraité de l’Université de Sherbrooke