Il est important de noter que les origines du hockey remontent bien avant son apparition au Canada. Des jeux avec des crosses de bois étaient pratiqués dès l’Antiquité, notamment en Grèce au 6e siècle avant J.C. comme en témoigne un bas-relief de cette époque. Ces jeux anciens, pratiqués sur gazon avec une balle, peuvent être considérés comme des précurseurs du hockey moderne.
Le hockey sur glace quant à lui, trouve ses racines en Angleterre au 17e siècle. Son développement est étroitement lié à l’introduction des patins à lames métalliques, une invention néerlandaise. Le croisement entre le patinage néerlandais et les sports de crosse existants en Angleterre a donné naissance au hockey sur glace. Ce sport appelé « bandy », se jouait sur des terrains de football recouverts de glace, avec une balle de liège et des crosses en bois. Cette forme de hockey sur glace s’est ensuite répandue grâce aux soldats britanniques qui l’ont introduit au Canada. Et c’est à Montréal que le hockey sur glace a pris son envol!
- Le « père du hockey » sur glace: James Creighton
Soit. Le hockey n’est pas né à Montréal, mais les règles de ce qui va devenir le hockey sur glace, et l’organisation d’une partie selon ces règles, seraient nées à Montréal par l’entremise de James Creighton d’Halifax, un ingénieur qui s’était établi à Montréal en 1873 et qui avait pratiqué ce nouveau sport à Halifax de façon informelle. Et c’est ce même Creighton qui a organisé la première partie de hockey le 3 mars 1875 sur la Victoria Skating Rink construite en 1862 sur la rue Drummond près de l’actuel boulevard René-Lévesque : c’était une patinoire couverte, toute une nouveauté! Le journal Montreal Gazette rapportait qu’un « match de hockey sera joué à la patinoire Victoria ce soir, entre deux groupes de neuf joueurs choisis parmi les membres. C’est un match qui promet, car certains des participants sont d’une extrême habileté au jeu ».
C’était en effet toute une première : il a été prévu de remplacer la balle par un disque en bois afin d’éviter que la balle ne frappe les spectateurs! L’année suivante, en 1876, lors de la description de la partie, le commentateur utilise le mot « puck » pour décrire le disque que les joueurs tentent de contrôler; et c’est en 1886 que le disque de liège est remplacé par celui en caoutchouc : ses dimensions sont restées les mêmes depuis cette époque, soit trois pouces de diamètre et un pouce d’épaisseur!
- …et le hockey féminin?
Quant au hockey féminin, c’est en 1891 que fut organisée la première partie; ce nouveau sport fut popularisé par la fille de Lord Stanley, le commanditaire de la fameuse coupe Stanley. La première ligue féminine a été organisée en 1900 à Montréal.
- L’expansion
La création de l’Association de hockey amateur du Canada a été officialisée en 1886 à Montréal, regroupant des représentants provenant de clubs de hockey de Montréal, Québec et Ottawa; elle avait pour but d’établir les règles de ce sport. Les principales règles s’établissaient ainsi : six joueurs et un gardien de but par équipe s’affronteraient lors de deux périodes de 30 minutes; c’est en 1910 qu’est introduit la règle de trois périodes de 20 minutes. Même les batailles entre joueurs ont été autorisées dès 1922!
C’est en 1892 que fut décernée la première coupe Stanley qui a couronné la meilleure équipe de hockey au Canada.
La Ligue nationale de hockey (LNH) a été créée en 1917 comptant six équipes, soit : Les Canadiens de Montréal, les Maple Leafs de Toronto, les Rangers de New-York, les Black Hawks de Chicago, les Bruins de Boston, et les Red Wings de Détroit.
En 1922, le hockey masculin fut introduit aux Jeux Olympiques d’Anvers (Belgique) et il faudra attendre jusqu’en 1998 pour que le hockey féminin soit accepté aux jeux de Nagano (Japon).
En 1967, la LNH ajouta six autres équipes, et en 2025, la ligue compte 32 équipes, dont six équipes canadiennes : Montréal, Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton, Vancouver. Et c’est le club les Canadiens de Montréal qui a remporté le plus grand nombre de coupe Stanley, soit 24!
Luc Guay, Ph.D
Professeur retraité de l’Université de Sherbrooke